Франція. Contes. I

 

Charles Perrault

 

Contes

 

Le Conte de Peau d'Ane est ici raconté Avec tant de naïveté,

Qu'il ne m'a pas moins divertie,

Que quand auprès du feu ma Nourrice ou ma Mie Tenaient en le faisant mon esprit enchanté.

On y voit par endroits quelques traits de Satire,

Mais qui sans fiel et sans malignité,

A tous également font du plaisir à lire :

Ce qui me plaît encore dans sa simple douceur,

C'est qu'il divertit et fait rire,

Sans que Mère, Epoux, Confesseur,

Y         puissent trouver à redire.

Griselidis

A Mademoiselle **

En vous offrant, jeune et sage Beauté,

Ce modèle de Patience,

Je ne me suis jamais flatté

Que par vous de tout point il serait imité,

C'en serait trop en conscience.

Mais Paris où l'homme est poli,

Où le beau sexe né pour plaire Trouve son bonheur accompli,

De tous côtés est si rempli D'exemples du vice contraire,

Qu'on ne peut en toute saison,

Pour s'en garder ou s'en défaire,

Avoir trop de contrepoison.

Une Dame aussi patiente

Que celle dont ici je relève le prix,

Serait partout une chose étonnante,

Mais ce serait un prodige à Paris.

Les femmes y sont souveraines,

Tout s'y règle selon leurs voeux,

Enfin c'est un climat heureux Qui n'est habité que de Reines.

Ainsi je vois que de toutes façons, Griselidis y sera peu prisée,

Et qu'elle y donnera matière de risée,

Par ses trop antiques leçons.

Ce n'est pas que la Patience Ne soit une vertu des Dames de Paris, Mais par un long usage elles ont la science De la faire exercer par leurs propres maris.

Nouvelle

Au pied des célèbres montagnes Où le Pô s'échappant de dessous ses roseaux, Va dans le sein des prochaines campagnes Promener ses naissantes eaux,

Vivait un jeune et vaillant Prince,

Les délices de sa Province :

Le Ciel, en le formant, sur lui tout à la fois Versa ce qu'il a de plus rare,

Ce qu'entre ses amis d'ordinaire il sépare,

Et qu'il ne donne qu'aux grands Rois.

Comblé de tous les dons et du corps et de l'âme,

Il fut robuste, adroit, propre au métier de Mars,

Et par l'instinct secret d'une divine flamme,

Avec ardeur il aima les beaux Arts.

Il aima les combats, il aima la victoire,

Les grands projets, les actes valeureux,

Et tout ce qui fait vivre un beau nom dans l'histoire ; Mais son coeur tendre et généreux Fut encor plus sensible à la solide gloire De rendre ses Peuples heureux.

Ce tempérament héroïque Fut obscurci d'une sombre vapeur Qui, chagrine et mélancolique,

Lui faisait voir dans le fond de son coeur Tout le beau sexe infidèle et trompeur :

Dans la femme où brillait le plus rare mérite,

Il voyait une âme hypocrite,

Un esprit d'orgueil enivré,

Un cruel ennemi qui sans cesse n'aspire

Qu'à prendre un souverain empire

Sur l'homme malheureux qui lui sera livré.

Le fréquent usage du monde,

Où l'on ne voit qu'Epoux subjugués ou trahis,

Joint à l'air jaloux du Pays,

Accrut encor cette haine profonde.

Il jura donc plus d'une fois

Que quand même le Ciel pour lui plein de tendresse Formerait une autre Lucrèce,

Jamais de l'hyménée il ne suivrait les lois.

Ainsi, quand le matin, qu'il donnait aux affaires,

Il avait réglé sagement Toutes les choses nécessaires Au bonheur du gouvernement,

Que du faible orphelin, de la veuve oppressée,

Il avait conservé les droits,

Ou banni quelque impôt qu'une guerre forcée Avait introduit autrefois,

L'autre moitié de la journée A la chasse était destinée,

Où les Sangliers et les Ours,

Malgré leur fureur et leurs armes Lui donnaient encor moins d'alarmes Que le sexe charmant qu'il évitait toujours.

Cependant ses sujets que leur intérêt presse

De s'assurer d'un successeur

Qui les gouverne un jour avec même douceur,

A leur donner un fils le conviaient sans cesse.

Un jour dans le Palais ils vinrent tous en corps Pour faire leurs derniers efforts ;

Un Orateur d'une grave apparence,

Et le meilleur qui fût alors,

Dit tout ce qu'on peut dire en pareille occurrence. Il marqua leur désir pressant De voir sortir du Prince une heureuse lignée Qui rendît à jamais leur Etat florissant ;

Il lui dit même en finissant Qu'il voyait un Astre naissant Issu de son chaste hyménée Qui faisait pâlir le Croissant.

D'un ton plus simple et d'une voix moins forte,

Le Prince à ses sujets répondit de la sorte :

"Le zèle ardent, dont je vois qu'en ce jour Vous me portez aux noeuds du mariage,

Me fait plaisir, et m'est de votre amour Un agréable témoignage ;

J'en suis sensiblement touché,

Et voudrais dès demain pouvoir vous satisfaire : Mais à mon sens l'hymen est une affaire Où plus l'homme est prudent, plus il est empêché.

Observez bien toutes les jeunes filles ;

Tant qu'elles sont au sein de leurs familles,

Ce n'est que vertu, que bonté,

Que pudeur, que sincérité,

Mais sitôt que le mariage Au déguisement a mis fin,

Et qu'ayant fixé leur destin

Il n'importe plus d'être sage,

Elles quittent leur personnage,

Non sans avoir beaucoup pâti,

Et chacune dans son ménage Selon son gré prend son parti.

L'une d'humeur chagrine, et que rien ne récrée, Devient une Dévote outrée,

Qui crie et gronde à tous moments ;

L'autre se façonne en Coquette,

Qui sans cesse écoute ou caquette,

Et n'a jamais assez d'Amants ;

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