Франція. Les Odes

 

Pierre de Ronsard

Les Odes

 

À Cupidon

Couché sous tes ombrages verts, Gastine, je te chante Autant que les Grecs, par leurs vers La forêt d'Érymanthe :

Car, malin, celer je ne puis À la race future De combien obligé je suis À ta belle verdure,

Toi qui, sous l'abri de tes bois, Ravi d'esprit m'amuses ; Toi qui fais qu'à toutes les fois Me répondent les Muses ;

Toi par qui de l’importun soin Tout franc je me délivre, Lorsqu’en toi je me perds bien loin, Parlant avec un livre.

Tes bocages soient toujours pleins D’amoureuses brigades De Satyres et de Syl- vains, La crainte des Naïades !

En toi habite désormais Des Muses le collège, Et ton bois ne sente jamais La flamme sacrilège !

Contre Denise Sorcière L’inimitié que je te porte, Passe celle, tant elle est forte, Des aigneaux et des loups, Vieille sorcîere deshontée, Que les bourreaux ont fouët- tée Te honnissant de coups.

Tirant apres toy une presse D’hommes et de femmes espesse, Tu monstrois nud le flanc, Et monstrois nud parmy la rue L’estomac, et l’espaule nue Rougissante de sang.

Mais la peine fut bien petite, Si Ion balance ton merite : Le Ciel ne devoit pas Pardonner à si lasche teste, Ains il devoit de sa tempeste L’acravanter à bas.

La Terremere encor pleurante Des Geans la mort violante Bruslez du feu des cieux, (Te laschant de son ventre à peine) T’engendra, vieille, pour la haine Qu’elle portait aux Dieux.

Tu sçais que vaut mixtionnée La drogue qui nous est donnée Des pays chaleureux, Et en quel mois, en quelles heures Les fleurs des femmes sont meilleures Au breuvage amoureux.

Nulle herbe, soit elle aux montagnes, Ou soit venimeuse aux campagnes, Tes yeux sorciers ne fuit, Que tu as mille fois coupée D’une serpe d’airain courbée, Beant contre la nuit.

Le soir, quand la Lune fouëtte Ses chevaux par la nuict muette, Pleine de rage, alors Voilant ta furieuse teste De la peau d’une estrange beste Tu t’eslances dehors.

Au seul soufler de son haleine Les chiens effroyez par la plaine Aguisent leurs abois : Les fleuves contremont reculent, Les loups effroyablement hurlent Apres toy par les bois.

Adonc par les lieux solitaires, Et par l’horreur des cimetaires Où tu hantes le plus, Au son des vers que tu murmures Les corps des morts tu des-emmures De leurs tombeaux reclus.

Vestant de l’un l’image vaine Tu viens effroyer d’une peine (Rebarbotant un sort) Quelque veufve qui se tourmente, Ou quelque mere qui lamente Son seul heritier mort.

Tu fais que la Lune enchantée Marche par l’air toute argentée, Luy dardant d’icy bas Telle couleur aux jouës palles, Que le son de mille cymbales Ne divertirait pas.

Tu es la frayeur du village : Chacun craignant ton sorcelage Te ferme sa maison, Tremblant de peur que tu ne taches Ses boeufs, ses moutons et ses vaches Du just de ta poison.

J’ay veu souvent ton oeil senestre, Trois fois regardant de loin paistre La guide du troupeau, L’ensorceler de telle sorte, Que tost apres je la vy morte Et les vers sur la peau.

Comme toy, Medée exécrable Fut bien quelquefois profitable : Ses venins ont servy, Reverdissant d’Eson l’escorce : Au contraire, tu m’as par force Mon beau printemps ravy.

Dieux! si là haut pitié demeure, Pour récompense qu’elle meure, Et ses os diffamez Privez d’honneur de sépulture, Soient des oiseaux goulus pasture, Et des chiens affamez.

J’ai l’esprit tout ennuyé D’avoir trop étudié Les Phénomènes d’Arate ; Il est temps que je m’ébatte Et que j’aille aux champs jouer. Bons Dieux! qui voudrait louer Ceux qui, collés sus un livre, N’ont jamais souci de vivre ?

Que nous sert l’étudier, Sinon de nous ennuyer? Et soin dessus soin accroître A nous, qui serons peut-être Ou ce matin, ou ce soir Victime de l’Orque noir? De l’Orque qui ne pardonne, Tant il est fier, à personne.

Corydon, marche devant ; Sache où le bon vin se vend ; Fais rafraîchir la bouteille, Cherche une feuilleuse treille Et des fleurs pour me coucher. Ne m’achète point de chair, Car, tant soit-elle friande, L’été je hais la viande ;

Achète des abricots, Des pompons, des artichauts, Des fraises et de la crème C’est en été ce que j’aime, Quand, sur le bord d’un ruisseau, Je les mange au bruit de l’eau, Etendu sur le rivage Ou dans un antre sauvage.

Ores que je suis dispos, Je veux rire sans repos, De peur que la maladie Un de ces jours ne me die, Me happant à l’impourvu : "Meurs, galant, c’est trop vécu !”

« Mignonne, allons voir si la rose » 

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