Франція. Les Derniers Vers

 

Pierre de Ronsard

Les Derniers Vers

 

À son âme

Ah longues nuicts d’hyver de ma vie bourrelles, Donnez moy patience, et me laissez dormir,

Vostre nom seulement, et suer et fremir

Me fait par tout le corps, tant vous m’estes cruelles.

Le sommeil tant soit peu n’esvente de ses ailes Mes yeux tousjours ouvers, et ne puis affermir Paupiere sur paupiere, et ne fais que gemir, Souffrant comme Ixion des peines eternelles.

Vieille umbre de la terre, ainçois l’umbre d’enfer, Tu m’as ouvert les yeux d’une chaisne de fer,

Me consumant au lict, navré de mille pointes :

Pour chasser mes douleurs ameine moy la mort, Ha mort, le port commun, des hommes le confort, Viens enterrer mes maux je t’en prie à mains jointes.

Donne moy tes presens en ces jours que la Brume Fait les plus courts de l’an, ou de ton rameau teint Dans le ruisseau d’Oubly dessus mon front espreint, Endor mes pauvres yeux, mes gouttes et mon rhume.

Misericorde ô Dieu, ô Dieu ne me consume A faulte de dormir, plustost sois-je contreint De me voir par la peste ou par la fievre esteint,

Qui mon sang deseché dans mes veines allume.

Heureux, cent fois heureux animaux qui dormez Demy an en voz trous, soubs la terre enfermez,

Sans manger du pavot qui tous les sens assomme :

J’en ay mangé, j’ay beu de son just oublieux En salade cuit, cru, et toutesfois le somme Ne vient par sa froideur s’asseoir dessus mes yeux.

« Il faut laisser maisons et vergers et jardins »

« Je n’ai plus que les os, un Squelette je semble »

Meschantes nuicts d’hyver, nuicts filles de Cocyte Que la terre engendra d’Encelade les seurs,

Serpentes d’Alecton, et fureur des fureurs,

N’aprochez de mon lict, ou bien tournez plus vitte.

Que fait tant le soleil au gyron d’Amphytrite ?

Leve toy, je languis accablé de douleurs,

Mais ne pouvoir dormir c’est bien de mes malheurs Le plus grand, qui ma vie et chagrine et despite.

Seize heures pour le moins je meur les yeux ouvers, Me tournant, me virant de droit et de travers,

Sus l’un sus l’autre flanc je tempeste, je crie,

Inquiet je ne puis en un lieu me tenir,

J’appelle en vain le jour, et la mort je supplie,

Mais elle fait la sourde, et ne veut pas venir.

Ronsard repose icy qui hardy dés enfance Détourna d’Helicon les Muses en la France, Suivant le son du luth et les traits d’Apollon : Mais peu valut sa Muse encontre l’eguillon De la mort, qui cruelle en ce tombeau l’enserre. Son ame soit à Dieu, son corps soit à la terre.

Quoy mon ame, dors tu engourdie en ta masse ? La trompette a sonné, serre bagage, et va Le chemin deserté que Jesuchrist trouva,

Quand tout mouillé de sang racheta nostre race.

C’est un chemin facheux borné de peu d’espace, Tracé de peu de gens que la ronce pava,

Où le chardon poignant ses testes esleva,

Pren courage pourtant, et ne quitte la place.

N’appose point la main à la mansine, apres Pour ficher ta charue au milieu des guerets, Retournant coup sur coup en arriere ta vьe :

Il ne faut commencer, ou du tout s’emploier,

Il ne faut point mener, puis laisser la charue.

Qui laisse son mestier, n’est digne du loier.

(Derniers Vers)

J’ay varié ma vie en devidant la trame Que Clothon me filoit entre malade et sain,

Maintenant la santé se logeoit en mon sein,

Tantost la maladie extreme fleau de l’ame.

La goutte ja vieillard me bourrela les veines,

Les muscles et les nerfs, execrable douleur,

Montrant en cent façons par cent diverses peines Que l’homme n’est sinon le subject de malheur.

L’un meurt en son printemps, l’autre attend la vieillesse, Le trespas est tout un, les accidens divers :

Le vray tresor de l’homme est la verte jeunesse,

Le reste de nos ans ne sont que des hivers.

Pour long temps conserver telle richesse entiere Ne force ta nature, ains ensuy la raison,

Fuy l’amour et le vin, des vices la matiere,

Grand loyer t’en demeure en la vieille saison.

La jeunesse des Dieux aux hommes n’est donnee Pour gouspiller sa fleur, ainsi qu’on void fanir La rose par le chauld, ainsi mal gouvernee La jeunesse s’enfuit sans jamais revenir.

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2 коментарів :

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