Франція. Tragédies II

 

Sophocle

Tragédies

 

 

Et ce vieillard qui était brave, mon ami, Nestôr le Pylien, existe-t-il ? Il avait coutume de refréner leurs mauvais desseins par ses sages conseils.

NÉOPTOLÉMOS.

Maintenant il est très malheureux, depuis la mort de son fils Antilokhos qui était avec lui.

PHILOKTÈTÈS.

Hélas ! Tu m’annonces de tristes choses des deux hommes dont j’aurais le moins voulu apprendre la mort. Hélas ! hélas ! à quoi faut-il s’attendre, quand ceux-ci périssent et quand Odysseus survit et n’est point où il fallait qu’il fût, au lieu de ceux-ci qui sont morts ?

NÉOPTOLÉMOS.

C’est un lutteur rusé ; mais, ô Philoktètès, les desseins rusés sont souvent déçus.

PHILOKTÈTÈS.

Mais, je t’en supplie, où était alors Patroklos qui était très cher à ton père ?

NÉOPTOLÉMOS.

Lui aussi était mort. Je t’apprendrai ceci en peu de paroles : la guerre ne tue volontiers aucun homme mauvais, mais elle tue toujours les meilleurs.

Je l’atteste avec toi. C’est pour cela que je t’interrogerai sur cet homme méprisable, prompt de la langue et rusé. Que fait-il maintenant ?

NÉOPTOLÉMOS.

Sur qui m’interroges-tu, si ce n’est sur Odysseus ?

PHILOKTÈTÈS.

Je ne parle point de lui. Mais il y avait un certain Thersitès qui se refusait à ne dire qu’une fois ce qui ne plaisait à personne. Sais-tu s’il vit encore ?

NÉOPTOLÉMOS.

Je ne l’ai pas vu. J’ai entendu dire qu’il vivait.

PHILOKTÈTÈS.

Certes, ceci devait être. Aucun méchant ne meurt en effet. Les daimones les entourent de soins. Ceux qui sont rusés et accoutumés à mal faire, ils les rappellent volontiers du Hadès ; ceux qui sont justes et irréprochables, ils ont coutume de les y envoyer. Que penser de ces choses ? Par qui seront-elles louées ? Je voudrais louer les actions des dieux, et je trouve les dieux eux- mêmes iniques !

NÉOPTOLÉMOS.

Pour moi, à la vérité, ô fils d’un père Oitaien, désormais je regarderai de loin Ilios et les Atréides, et je me garantirai d’eux. Puisque, là où ils sont, le pire l’emporte sur le bon, la vertu périt et le lâche est puissant, jamais je n’aimerai de tels hommes. La pierreuse Skyros me suffira désormais, et je me réjouirai dans ma demeure. Maintenant je vais à ma nef. Pour toi, fils de Paias, sois heureux ! Que les daimones te délivrent de ton mal, comme tu le désires. Nous, allons ! afin de partir dès qu’un dieu nous accordera de naviguer heureusement.

PHILOKTÈTÈS.

Ô fils, partez-vous déjà ?

NÉOPTOLÉMOS.

Il nous faut guetter plutôt de près que de loin l’instant de la navigation.

PHILOKTÈTÈS.

Par ton père, par ta mère, ô fils, par tout ce qui t’est cher dans ta demeure, je te supplie et t’implore, afin que tu ne me laisses point seul, abandonné à ces maux dont tu me vois accablé ou que tu as appris ! Mais prends-moi comme un surcroît de charge. Je sais assez la pesanteur de ce fardeau, cependant, porte-le. Ce qui est honteux est en horreur aux généreux, et ils se glorifient de ce qui est honnête. Si cela m’est refusé par toi, ton opprobre sera horrible. Si tu me sauves, ô enfant, et si je reviens vivant dans la terre Oitaienne, tu seras très glorieusement loué. Allons ! Cette peine ne sera pas d’un jour entier. Ose, et, m’emmenant, jette- moi où tu voudras, dans la sentine, à la proue, à la poupe, là où je serai le moins à charge aux tiens. Consens ! Je t’adjure par Zeus vengeur des suppliants, ne sois point inexorable, ô fils ! Je me roule à tes genoux, bien que perclus et boiteux. Ne me laisse point, je t’en conjure, abandonné ici, loin de toute trace humaine ; mais emporte-moi, soit dans ta demeure, soit dans l’Euboia de Khalkodôn. De là, la navigation ne me sera pas longue jusqu’à l’Oita, la hauteur Trakhinienne et le Sperkhios au beau cours. Rends-moi à mon père qui m’est très-cher. Je crains depuis longtemps qu’il soit mort. Souvent, en effet, par ceux qui sont venus ici, je lui ai envoyé mes supplications afin qu’il me ramenât lui-même sur une nef dans ses demeures ; mais, ou il a subi la destinée, ou ceux que j’ai envoyés, peu soucieux de mes intérêts, comme c’est la coutume, se sont hâtés vers leurs demeures. Maintenant, je viens à toi pour que tu sois mon conducteur et mon messager. Sauve-moi, aie compassion, songeant combien toutes choses, prospères ou non, sont pleines de terreurs et de dangers pour les mortels. Il faut que celui qui n’est point en proie aux maux songe à les prévoir. Si quelqu’un vit heureux, alors, qu’il veille grandement, de peur de périr par son imprudence !

LE CHŒUR. Antistrophe.

Aie pitié, ô roi. Il a raconté les misères sans nombre et intolérables dont il a été accablé. Qu’aucun de ceux qui me sont chers n’en subisse autant ! Si tu hais, ô roi, les amers Atréides, certes, moi, je tournerais à son profit l’outrage qu’ils t’ont fait et à lui, et, fuyant la vengeance des dieux, je le transporterais dans sa demeure, comme il le désire ardemment, sur la nef rapide et bien munie.

NÉOPTOLÉMOS.

Vois si, maintenant, tu n’es pas trop facile, et prends garde de ne plus parler ainsi quand tu seras sous l’ennui de sa présence et de son mal.

LE CHŒUR.

Non, non. Jamais tu ne me reprocheras cela avec justice.

NÉOPTOLÉMOS.

Il serait honteux que je fusse plus lent que toi à venir en aide à cet étranger, comme il en est temps. Donc, s’il te semble ainsi, mettons en mer. Qu’il parte à la hâte ! La nef l’emportera, et il 

n’aura point de refus. Seulement, que les dieux nous conduisent sains et saufs de cette terre à l’endroit où nous dirigeons notre navigation !

PHILOKTÈTÈS.

Ô jour très heureux ! Ô le plus doux des hommes ! Ô chers rameurs ! Que je puisse vous prouver combien je vous suis reconnaissant, moi que vous avez secouru ! Allons, enfant, après avoir salué cette demeure qu’on ne peut habiter, afin que tu saches de quelle façon j’ai supporté la vie et combien j’ai été courageux. Je pense, en effet, que nul autre que moi n’aurait pu seulement regarder ce que j’ai subi, mais j’ai appris de la nécessité à me soumettre à mes maux avec résignation.

LE CHŒUR.

Arrêtez ! Écoutons. Deux hommes viennent ici ; l’un est un marin de la nef et l’autre est étranger. Quand vous les aurez écoutés, vous entrerez.

UN MARCHAND.

Fils d’Akhilleus, j’ai demandé à cet homme, ton compagnon, qui, avec deux autres, gardait la nef, de me montrer le lieu où tu étais, puisque, contre mon attente, je t’ai rencontré, ayant été poussé par hasard vers cette terre. Je naviguais, en effet, comme marchand, avec peu de compagnons, d’Ilios vers mon pays, Péparèthos riche en vignes, quand j’ai entendu dire que tous ces marins avaient navigué avec toi. Il m’a semblé que je devais ne pas me taire et ne pas faire voile, avant de venir à toi et d’être récompensé de ma nouvelle ; car il se peut que tu ne connaisses rien des nouveaux desseins des Argiens sur toi ; et ce ne sont pas seulement des desseins, mais des actes qui ne tarderont pas à être accomplis.

Ta sollicitude, étranger, si je n’ai pas le cœur ingrat, fera que je te serai toujours reconnaissant. Explique-moi donc ce que tu as dit, afin que je sache ce que tu as appris des nouveaux desseins des Argiens contre moi.

LE MARCHAND.

Le vieux Phoinix et les fils de Thèseus se sont embarqués pour te poursuivre.

NÉOPTOLÉMOS.

Est-ce par la force ou par la parole qu’ils veulent me ramener ?

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