Тексти шкільної літератури
Франція. Contes et nouvelles en vers III
Jean de La Fontaine
Contes et nouvelles en vers III
Le souper fait, chacun se retira.
Tout dès l’abord Constance s’éclipsa,
S’allant cacher en certaine ruelle
Nul n’y prit garde : et l’on crut que chez elle,
Indisposée, ou de mauvaise humeur,
Ou pour affaire elle était retournée.
La compagnie étant donc retirée,
Camille dit à ses gens, par bonheur,
Qu’on le laissât ; et qu’il voulait écrire.
Le voilà seul, et comme le désire
Celle qui l’aime, et qui ne sait comment
Ni l’aborder, ni par quel compliment
Elle pourra lui déclarer sa flamme.
Tremblante enfin, et par nécessité
Elle s’en vient. Qui fut bien étonné,
Ce fut Camille : « Hé quoi, dit-il, Madame
Vous surprenez ainsi vos bons amis ? »
Il la fit seoir ; et puis s’étant remis :
« Qui vous croyait, reprit-il, demeurée ?
Et qui vous a cette cache montrée ?
- L’Amour, » dit-elle.
À ce seul mot sans plus
Elle rougit ; chose que ne font guère
Celles qui sont prêtresses de Vénus :
Le vermillon leur vient d’autre manière
Camille avait déjà quelque soupçon
Que l’on l’aimait : il n’était si novice
Qu’il ne connut ses gens à la façon ;
Pour en avoir un plus certain indice
Et s’égayer, et voir si ce cœur fier
Jusques au bout pourrait s’humilier,
Il fit le froid. Notre amante en soupire.
La violence enfin de son martyre
La fait parler : elle commence ainsi :
« Je ne sais pas ce que vous allez dire,
De voir Constance oser venir ici
Vous déclarer sa passion extrême.
Je ne saurais y penser sans rougir :
Car du métier de nymphe me couvrir,
On n’en est plus dès le moment qu’on aime.
Puis quelle excuse ! hélas si le passé
Dans votre esprit pouvait être effacé !
Du moins, Camille, excusez ma franchise
Je vois fort bien que quoi que je vous dise
Je vous déplais. Mon zèle me nuira.
Mais nuise ou non, Constance vous adore :
Méprisez-la, chassez-la, battez-la ;
Si vous pouvez, faites-lui pis encore ;
Elle est à vous. » Alors le jouvenceau :
« Critiquer gens m’est, dit-il, fort nouveau
Ce n’est mon fait : et toutefois Madame
Je vous dirai tout net que ce discours
Me surprend fort ; et que vous n’êtes femme
Qui dût ainsi prévenir nos amours.
Outre le sexe, et quelque bienséance
Qu’il faut garder, vous vous êtes fait tort.
À quel propos toute cette éloquence ?
Votre beauté m’eût gagné sans effort
Et de son chef. Je vous le dis encor :
Je n’aime point qu’on me fasse d’avance. »
Ce propos fut à la pauvre Constance
Un coup de foudre. Elle reprit pourtant :
« J’ai mérité ce mauvais traitement :
Mais ose-t-on vous dire sa pensée ?
Mon procédé ne me nuirait pas tant,
Si ma beauté n’était point effacée.
C’est compliment ce que vous m’avez dit :
J’en suis certaine, et lis dans votre esprit :
Mon peu d’appas n’a rien qui vous engage.
D’où me vient-il ? je m’en rapporte à vous.
N’est-il pas vrai que naguère, entre nous,
À mes attraits chacun rendait hommage ?
Ils sont éteints ces dons si précieux.
Et l’amour que j’ai m’a causé ce dommage.
Je ne suis plus assez belle à vos yeux.
Si je l’étais je serais assez sage.
- Nous parlerons tantôt de ce point-là,
Dit le galant ; il est tard, et voilà
Minuit qui sonne ; il faut que je me couche. »
Constance crut qu’elle aurait la moitié
D’un certain lit que d’un œil de pitié
Elle voyait : mais d’en ouvrir la bouche,
Elle n’osa de crainte de refus.
Le compagnon feignant d’être confus
Se tut longtemps ; puis dit : « Comment ferai-je ?
Je ne me puis tout seul déshabiller.
- Et bien, Monsieur, dit-elle, appellerai-je ?
- Non, reprit-il ; gardez-vous d’appeler.
Je ne veux pas qu’en ce lieu l’on vous voie
Ni qu’en ma chambre une fille de joie
Passe la nuit au su de tous mes gens.
- Cela suffit, Monsieur, répartit-elle.
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